La vie urbaine urbaine – Abidjan – Part2

La philosophie du bus

Si vous n’avez jamais pris le BUS à Abidjan, je tiens a vous préciser que “le Bus” ne désigne pas que le moyen de transport en commun, mais toute la philosophie de vie qui l’entoure. Alors aujourd’hui je vais vous énoncer certains de ces concepts.

– Le bus n’est jamais plein : c’est sans doute la plus célèbre des citations autour du bus. Entendez par la que tant que la porte du Bus ne s’est pas refermée, on peut toujours y faire entrer des gens (et souvent on y entre par tous les moyens possibles). Si cela vous scandalise, c’est que vous n’avez jamais vu un Bus à Abidjan, mais voici une petite image pour vous donner un aperçu du genre de choses dont je parle.

– C’est le bus ohhhh : ah celle la c’est ma préférée, comme je vous ai di précédemment les bus sont souvent plein a craquer, imaginer donc cet engin au bord de l’implosion, lancé a toute vitesse, prendre un virage serré … on a franchement l’impression d’être poussé par une force extérieure et mystique, et ceux qui se retrouvent du mauvais coté se font presque écraser (mais en général ils sont assez forts pour rester en vie Rire ) par les autres qui se laissent aller sans retenue aucune (si ça ce n’est pas de la sorcellerie moderne …). Et souvent quand vous entendez du fond du bus “pardonnez les gars ne m’écrasez pas “, il y a toujours une réponse immédiate “ c’est pas nous ohhhhh, c’est le bus “. C’est encore plus drôle (ou affligeant, c’est selon…) quand tout le monde répond en cœur.

– Chauffeur il s’amuse : Ca franchement c’est le summum de la sorcellerie urbano-ivoirienne. Pour que vous compreniez bien, sachez que nos bus n’ont pas tous de bouton de demande d’arrêt qui sont fonctionnels, et avec toute la “population” présente dans le bus, le seul moyen de prévenir le conducteur du bus que l’on descend est de crier très fort ‘”chauffeur ça descend” [par contre je n’ai toujours pas compris pourquoi certains crient “ça descend” au lieu de dire “je descends” ou “on descend”, c’est vrai qu’on peut être descendant du singe, mais de là à se considérer comme une chose … enfin bon, les gouts et les couleurs … ].

Alors très souvent (surtout si c’est un bus plein de lycéens), les autres dans le bus crient encore plus fort “Chauffeur il s’amuse, c’est mon ami, c’est comme ça il est”. Et en règle (très) générale, le chauffeur préfère “virer” l’arrêt. Et le malheureux est donc obligé de descendre plus loin (beaucoup plus loin même certaines fois).

– Le barré : je ne sais pas si ca existe partout, mais chez nous il y a un type de ligne de bus qu’on appelle le barré (parce qu’en fait, la pancarte indiquant le numéro du bus est barrée d’un trait) et sa spécificité est qu’il n’a pas d’arrêt intermédiaire. Il démarre à un arrêt et s’arrête à la destination finale. jusque la rien de spécial, mais là où ca devient intéressant c’est quand on ne sait pas que c’est un barré … cela arrive pour trois raisons en général :

*  Soit on a vu le numéro mais pas le trait qui le barre (erreur de vision)

*  Soit la priorité était de luter pour avoir une place et donc on n’a pas fait attention, on ne s’en rendra compte que quand le bus dépassera votre arrêt pour vous laisser 10 kilomètres plus loin (erreur d’empressement)

* Soit sur la pancarte c’est bien écrit “ 11 “, mais qu’en réalité il s’agit d’un “11 barré”. Dans ce cas il s’agit du chauffeur qui par oubli (ou sorcellerie aussi …) n’a pas changé la pancarte (poisse intergalactique, parce que ce cas la est extrêmement rare).

– Les noms : comme vous pouviez vous y attendre venant d’un histoire ivoirienne, on a plein de pseudos pour le Bus (vous pouvez compléter en commentaires si vous en avez d’autres) :

  • le Gbamé, le Goumé, le Bas (prononcé en anglais ghanéen Rire) , la casserole (pour certains vieux bus), la baladur (bon la on m’a dit que c’était la marque de certains vieux bus, mais je n’ai pas vérifié)  … bon franchement j’ai oublié les autres (depuis le temps … Clignement d'œil ).

Il y a évidemment d’autres concepts, mais je me limiterai à ceux ci qui sont mes préférés. Me concernant j’ai pris régulièrement le bus pendant environs 2 ans et sur l’une des lignes les plus compliquées : Adjamé – Bingerville. C’est franchement une expérience unique en son genre.

Mon souvenir préféré restera le jour ou j’ai poursuivi le bus pendant 5 minutes pour y entrer de force avec deux autres amis (parce que le conducteur avait viré tous les arrêts ou attendaient les élèves de mon lycée de garçons). Le chauffeur nous avait demandé de descendre, on lui a dit “jamais, donc si tu es trop fâché faut arrêter ton bus et puis nous tous on restera à Bingerville ici “. Il n’a rien dit et a continuer a rouler jusqu’a son arrêt qui était en fait …  Le lycée de filles de Bingerville ! Imaginer 3 mecs dans un bus plein, un bus de filless, pendant 45 minutes …

Publié le 7 mars 2013, dans life, et tagué , , . Bookmarquez ce permalien. 12 Commentaires.

  1. A ce rythme là on empruntera tous le 11 barré !!

  2. Quand je pense que J etais un acteur de cette vie deja au primaire pfffffff

  3. AHAHAH Il faut vraiment l’avoir vecu pour mieux comprendre.
    Je me ressasse encore les souvenirs de plusieurs années de péripeties avec le bus qui pour certaines n’étaient pas droles du tout sur le moment mais aujourd’hui j’en ris.
    Adjamé Gare Nord – Treichville – Plateau tout ça
    Je peux dire que je suis un vétéran du bus et c’est pas encore fini LOL.
    bref très bon article mon cher. keep writing!

  4. mdrrrr ça me manque meme pas wallah

  5. Très bon article, tu t’améliores de plus en plus. Et tu m’as trop fait rire lol

  6. d’autres s’amusent a dire ceci « chauffeur mon pied, chauffeur mon pied » juste pour amuser la galerie

  7. t’as oublié le métro babylonais,lol

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