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Résumé de livre – So Good They Cant Ignore You – Cal Newport

 

Cal Newport est un professeur assistant à l’université de Georgetown aux États-Unis. Durant une période cruciale de sa carrière, il en était arrivé à se poser une question existentielle : « Comment se fait il que certaines personnes adorent leur job ? Comment en sont-elles arrivé à cet état ».

En 2005, Steve Jobs donnait une adresse aux nouveaux étudiants de Stanford et l’un des messages les plus relayés de ce discours était le fait qu’il est important de trouver un métier qui concorde avec votre (vos) passion(s) et vous aimerez ce métier. Ce conseil nous semble tous familier, il a énormément été utilisé comme le conseil standard à toute personne cherchant sa voie professionnelle. Cal Newport n’ayant jamais été convaincu par ce conseil, décide de le mettre « à l’épreuve » en y consacrant du temps de recherche.

Steve Jobs speech at Stanford 2005

Steve Jobs à Stanford en 2005.

 

Sa première approche sera de s’intéresser à la vie de Steve jobs, ce dernier représentant dans la conscience commune l’image du génie de l’innovation, du travailleur acharné, adepte de la perfection et dédié à son métier. L’une des découvertes de Cal sera qu’en réalité, avant de diriger Apple, Steve Jobs n’était absolument pas passionné ni de technologie, ni d’innovation encore moins par le fait d’être un PDG modèle. Son intérêt était plutôt porté vers l’ésotérisme oriental et particulièrement la religion bouddhiste (pour laquelle il était même allé vivre en Inde quelques temps).

L’histoire montre plutôt que Steve Jobs a su saisir une opportunité (initialement pour se faire rapidement de l’argent) pour ensuite la transformer en une fantastique carrière pour laquelle il est connu.

Ne suivez pas votre passion, telle est la première règle énoncée par Cal Newport. Il estime que cette « hypothèse de la passion », qui voudrait qu’il faille suivre sa passion pour avoir une carrière et une vie formidable, n’est pas viable. Au travers d’exemples et de recherches, il argumente également que l’hypothèse de la passion est dangereuse. Notamment parce que :

– Trouver une carrière basée sur sa passion est beaucoup plus rare et difficile qu’on le croit

– Les personnes qui ne savent pas identifier leur réelle passion peuvent se sentir misérable près de tous ces « présumés passionnés depuis la petite enfance ».

– Trouvez des exemples de passionnés n’induit pas directement que « suivez votre passion » est un conseil qui fonctionne.

Dans ce cas, si l’hypothèse de la passion n’est pas vérifiée, quelle serait donc l’alternative ?

Cal se lance donc dans une série d’interviews de différentes personnes évoluant dans divers domaines pour tenter de trouver la réponse à sa question.

La première réalisation qu’il fait concerne les sources de motivation chez la plupart des travailleurs (employés, patrons, indépendants, artistes etc.) :

– La compétence : se sentir soi-même compétent.

– L’autonomie : avoir une certaine autonomie dans son métier.

– La relation : savoir que ce que l’on fait à un certain impact.

Ces trois traits, lorsque réunis, sont une source de motivation incroyable chez toutes personnes exerçant un métier.

L’importance des compétences est la deuxième règle de notre auteur. Il le dit aussi par « soyez si forts que personne ne pourra vous ignorer » (les plus alertes auront compris que c’est la traduction du titre du livre, m’enfin …). Ses observations et ses enquêtes l’auront porté au constat que les gens qui semblent passionnés par le boulot sont très souvent … simplement parmi les meilleurs.

Cristiano Ronaldo en musculation

L’entrainement délibéré et quotidien de CR7.

 

Ces personnes ont adopté l’état d’esprit de « l’artisan », qu’il oppose à celui du « passionné ». Ce dernier a à l’esprit que son métier de rêve se trouve quelque part dans ce (bas) monde et qu’il lui est promis (comme une certaine terre promise), en gros il cherche ce que la société va (ou même doit) lui offrir. L’artisan quant à lui, prend son temps pour bâtir lui-même petit à petit sa carrière, et a tendance à vouloir produire et apporter quelque chose à l’humanité (ou juste la société, pour ne pas trop sonner comme Elon Musk…). Cal argumente ainsi que cet état d’esprit est celui qu’il faut avoir, notamment parce que cela permet de bâtir ce qu’il appelle « le capital carrière ».

Le capital carrière désigne simplement la quantité et l’importance des choses qui vous avez réalisé durant votre carrière. Comme une somme d’argent, elle indique la confiance que l’on a en vous. A titre d’exemple, le capital carrière de Didier Drogba comprend toutes ses médailles, coupes, rencontres, honneurs etc. Et si vous le mettez en compétition avec n’importe quel joueur du Réveil Club de Daloa, le choix du président de la F*F est vite fait (toute ressemblance avec des faits réels n’est que pure coïncidence).

Ce capital carrière s’obtient par la pratique délibérée. Il s’agit ici d’élargir vos capacités et connaissances, de continuellement repousser vos limites et ainsi obtenir des retours d’expérience immédiats dans le but de devenir encore plus forts dans votre domaine. Le « Stretch and destroy » comme l’auteur qualifie cette pratique, est également « souvent l’opposé du mot plaisir ». Si vous êtes dessinateur pour un journal satirique, ne vous contentez pas de faire ça pendant 10 ans, mais apprenez plutôt d’autres styles de dessins, faites des mangas, apprenez le dessin assisté par ordinateur, faites des animations etc. C’est cette pratique délibérée qui vous permettra de devenir meilleur et de vous faire un nom dans votre domaine d’activité.

Mais également … soyez patient, cela prend du temps de bâtir un tel capital.

Avoir le contrôle et une certaine autonomie dans sa carrière est la volonté de toute personne. Mais il est important de se rendre compte que cette possibilité n’est « offerte » qu’a ceux qui ont déjà bâti un important capital carrière. Didier Drogba après avoir été prolifique dans sa carrière, peut à présent faire plus ou moins tout ce qu’il veut; ce contrôle qu’il a à présent est du au fait qu’il a été sérieux et appliqué pendant sa carrière de footballeur. S’il avait voulu laisser le football en 2007 pour être directement autonome, pas sur que cela aurait marché. En gros, laissez tomber le chemin rapide (ainsi que vos songes) et concentrez-vous sur la construction de votre capital, telle est la troisième règle du livre.

Une autre importante découverte que l’auteur fera durant ses recherches, est que les personnes qu’il étudie se sont toute assigné une mission personnelle. Pour certains il s’agit d’utiliser les nouvelles technologies pour éradiquer de vieilles maladies, pour d’autre il est question de rendre l’archéologie accessible à tous (il y a énormément d’exemples divers dans le livre). Cal note également que ces personnes n’avaient pas initialement en tête ces missions, mais qu’elles y sont arrivées en passant par de petites étapes. D’abord en perfectionnant leurs compétences, puis en bâtissant un capital carrière solide, leur donnant ainsi de la crédibilité et de l’autonomie, pour enfin être à la pointe de leur domaine. L’auteur argumente que ce n’est qu’en étant à cette pointe, que l’on arrive à reconnaitre et trouver des missions qui soient véritablement importantes et pertinentes. La difficulté à atteindre les sommets dans son domaine est la raison pour laquelle les opportunités sont plus nombreuses « là-haut ».

Elon Musk pointing to Mars

Le gars kiffe sa mission visiblement!

 

Prenez Elon Musk, du fait du crédit (et de la fortune) qu’il avait déjà, il a pu se dire « et si finalement on faisait vraiment des voitures électriques ? », résultat, les Tesla ! Et tout le monde applaudi. Il revint encore une fois « mais du coup, et si on faisait tout pour aller sur Mars, ce serait top » et tout le monde le suivi. Envoyez l’humanité sur Mars n’était surement pas sa passion quand il était plus jeune, mais il se retrouve aujourd’hui à mettre en place les différentes étapes pour réussir à réaliser sa nouvelle mission (et il semble kiffer).

Pour terminer ce résumé, je vous laisse une citation qui m’a particulièrement plu dans ce livre ;

« Working right trumps finding the right job » – Bien travailler l’emporte sur trouver le bon travail.

A bientôt pour un autre livre.

RIP le « GOUROU »

C’est en fermant mes fenêtres pour aller me coucher, que je tombe sur cette news très triste : le décès de Steve Jobs …

En effet ce grand homme vient de nous quitter (il y a quelques heures en fait). L’annonce a été faite par le New York Times puis confirmé par Apple. Sur le site d’Apple on peut notamment voir que la page d’accueil a été modifiée.

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Même si sa mort était plus que prédite par tous, ça fait quand même un choc. Bien que je ne sois pas un membre de la « Secte » Apple (j’en suis même presque totalement étranger…), il faut reconnaitre que cet homme a beaucoup fait pour l’informatique et la technologie en général ; du MAC à l’IPhone, en passant par l’IPod, ce génie du design a vraiment révolutionné le rapport des hommes à nos traditionnelles machines.

Le plus anecdotique, c’est que sa mort intervient seulement deux jours après la première keynote de son remplaçant Tim Cook et des actions boursières en baisse après l’annonce d’un IPhone 4S (au lieu du 5 que tout le monde attendait…). Les fans les plus intrépides nous diront certainement qu’il avait prévu son départ !

A chaque disparition de grands hommes, on se pose toujours la même chose : existera-t-il encore un homme de ce talent … ?

[Edit : Bill Gates vient de publier un communiqué :

« L’influence qu’a eu sur le monde Steve Jobs, se ressentira encore pendant plusieurs générations. Steve et moi nous sommes rencontrés il y a bientôt 30 ans, nous avons été collègues, concurrents et amis pendant plus de la moitié de nos vies. Le monde voit rarement des gens qui ont une influence aussi importante que celle que Steve a eue. Ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui ont eu un immense honneur. Steve va me manquer énormément »

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